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vendredi 25 juin 2010

VOYAGE dans le P.N. d'AIGUES TORTES

En complément aux photos du voyage, un petit récit de ces 5 jours (humides ?)


Bonne lecture

UN CERTAIN TEMPS EN VAL D' ARAN

Partis à 10, le 9 juin, répartis/entassés dans 2 voitures. 5 sacs à dos dans chaque coffre, 20 chaussures de montagne, et des pique-niques pour midi.

En route pour 6 jours de randonnée en Val d’Aran, Parc national d’Aigues Tortes, versant espagnol de nos chères Pyrénées, versant sud, sec et préservé des pluies de nord, est, ouest.

Tous les 10 plus optimistes que les prévisions météo susurrant quelque chose à propose de « flux de sud ».

Question : combien ? Comprendre « quel est le poids de ton sac ? » Ou « à combien tu arrives ? » 9 kilos pour des prudentes, 11 ou 12 pour des costauds et 6 pour une distraite ? menteuse ?

1er pique-nique au sec sous des parapluies ou près des machines à café de la station essence. Nous demeurons très confiants.

Pas de jolies vues panoramiques de la chaîne des Pyrénées : nuageux à complètement bouché ! mais cela ira mieux demain.

Le guide nous rejoint, parlant de Météocat (pour Catalunya) Prévisions plus précises, plus fiables : pires !

Mais, premières enjambées toniques et dynamiques, enthousiasme, bonne humeur, petites fleurs de juin. 100 m plus haut et 20 minutes plus tard : capes au dos !

Il y eut un soir, pluvieux et il y eut un matin, brumeux. Les vêtements sont secs, les capes et les chaussures semblent étanches. Au refuge de La Restanca, étendage, séchage, couchage.

Pas de précipitation pour partir, à cause des précipitations : nous avons le temps… expression qu’il ne faut pas répéter 2 fois à Françoise, elle la prend au mot. Ni à Dominique : elle ne la comprend pas !

Croyant ruser avec les nuages, nous partons en sifflotant comme si le soleil allait gagner la partie. Abri momentané sous des arbres. Re-départ… nous finissons par déclarer forfait et rentrer nous sécher en attendant l’éclaircie de l’après midi.

Les chaussures sont moins étanches que supposé, les capes prennent l’eau aux coutures. Il fait froid dans le refuge. Mais taper le carton en buvant un thé ou un chocolat réchauffe et engendre la bonne humeur.

Il y eut un soir, pluvieux et un matin brumeux.

« Ciel menaçant, randonneur espérant » ce sera le dicton du jour.

Départ obligé vers Ventosa. Il fait presque beau, il va faire beau…. 200m plus haut il bruine, puis il pleuviote, puis il pleut, avant de se mettre à grêler et enfin neiger. Toutes les chaussures prennent l’eau, seules les capes neuves sont étanches, les pantalons, les gants et les manches de polaires sont trempés. Un miracle à Ventosa : un petit appareil à gaz permet de sécher les vêtements et de monter d’un degré la fraîcheur ambiante.

Occupation de la journée : tourner les chaussettes et les pantalons sur le grill ! Entre deux parties de cartes, danser la bergougnoux et le rock, s’entraîner à la gymtonique/boxe/step/madison/etc. pour ne pas geler sur pieds. Seul notre dizaine occupe les lieux, on nous propose de dîner plus tôt, cela ne paraît pas nécessaire, mais quelques unes mettent le couvert et en moins de temps qu’il n’en faut pour se souhaiter bon appétit, emballé c’est mangé ! Soupe, pâtes, purée, dessert, tables nettoyées, 19h20…tous records battus ! Que faire ? Rejouer aux cartes ! Ascenseur hilarant, belote sérieuse avec la championne, rami, tout y passe. Toilettes rustiques et glaciales, douche super tonique réservée à Marie-Eve. Dans le dortoir il fait tonique aussi et c’est enfouis sous 4 couvertures chacun que nous voyons l’aube…brumo/pluvieuse se lever.

Et en vertu du dicton bien connu « Randonneur mouillé ne se laisse pas décourager » nous envisageons de repartir, de toute façon, pas le choix, il faut lever le camp.

Mais nous ne sommes pas pressés : tout laisse à penser que nous n’aurons pas très beau temps et que nous avons la journée pour changer de refuge, de fil à linge et de cartes à jouer, mais Dominique a déjà commandé 3 thés, 5 cafés 2 chocolats… méli-mélo, j’en ai pris, t’en as trop, il en reste, il en manque, thé ou café ?? Rhabillés de sec, rechaussés de frais, encore de bonne humeur nous repartons en direction du prochain refuge. Il a neigé, ça change de la pluie, il fera peut-être beau un moment dans la journée.

« Randonneur parti de bonne heure, verra le soleil au bout d’une heure » = dicton pas fiable.

Le versant espagnol de nos chères Pyrénées sera sans doute très sec cet été, mais nous avons « bénéficié » d’un flux de Sud, inhabituel (quarantenaire ?)

Sachant qu’il a plu tous les jours mais pas tout le temps,

Sachant qu’il a fait froid dans les refuges et que cela ne s’est pas arrangé,

Sachant qu’aucune chaussure, aucune cape, aucune veste n’est étanche, mais que l’eau s’infiltre plus ou moins vite

Sachant que l’eau est glacée et que nous avons pris des risques insensés d’abîmer l’émail de nos dents ou de réveiller de vieilles douleurs en sacrifiant au rite de la toilette

Sachant tout cela, ne détaillons plus :

Il y eut des soirs mouillés et des matins rouillés. Il y eut de belles rares éclaircies, des névés à point pour grimper pas trop dur et descendre en s’amusant, des torrents à traverser, des marmottes peu farouches, une harde d’isards, des orchis et des erythrones dents de chien ( eh oui ! il fallait venir voir ça !).

Il y eut des lentilles en abondance, des pois chiches pas chiches, de la soupe réchauffante, des espagnols toujours gnols ! des truites même, mais pas celles pêchées en abondance par l’original rencontré près d’un lac lors d’une très belle éclaircie, et des petits-déjeuners copieux que nous avons presque pris le temps de déguster.

Les filles se sont montrées agiles : escalade sans dommage pour monter se coucher et même descendre le matin ! Rieuses, et même riantes : fous rires communicatifs dont les raisons ne ferait rire personne !

Les garçons pas grognons : joueurs de cartes, serviables pour les sauts de pierres, patients ou le laissant croire, ronflants mais pas trop !

La moyenne a pu (presque) se faire entre l’empressement de Dominique et la nonchalance apparente de Françoise, la discrétion de Marie-Eve et la dispense de conseils diététiques de toutes les mères, le dynamisme et la condition physique des uns et le besoin de souffler des autres.

Les genoux de Yanik, la cuisse de Françoise, les bobos de Chantal ont tous trouvé leur solution dans les trousses à pharmacie.

Les adeptes du pâté / saucisson ont côtoyé sans problème les amateurs de fruits secs, sans jeter leurs quignons aux mangeuses de barres protéinées. Ceux qui se nourrissent bien, ceux qui se nourrissent mal, ceux qui mangent énormément et ceux qui picorent sont tombés d’accord tous les soirs devant les plats roboratifs des refuges espagnols.

« Randonneur grignoteur le midi se trouve le soir bel appétit » : dicton vérifié plusieurs fois.

Le dernier jour très arrosé … de pluie durant toute la descente nous a trouvés de la même bonne humeur que le jour du départ : incroyable ! Pas de râleur/euse ! Un ultime pique-nique au sec dans un abri de bergers et retour vers une convoitée douche chaude, brûlante et revigorante, des vêtements secs et, enfin, un apéritif et un verre de vin au dîner !

Et là, PLUS D’EAU ! ce n’est pas un gag : canalisation crevée dans la rue, pas d’eau après la mini douche de Gérard, Christophe devra rentrer en l’état chez lui ! Pourtant il continue de pleuvoir…. Nous privant de coups d’œil aux trésors des églises romanes, de courses en ville comme nous avons été privés de toutes les ascensions ou détours entre deux refuges !

Combien sont prêts à repartir à l’assaut des Pyrénées ? si on essayait le versant nord ?

Chantal Alosi