Souvenirs
GR 20 sud
par
Marie-Lou H
Vizzavona,
point de départ de notre GR20 !
A
notre arrivée en train depuis Ajaccio, le panneau de la gare suscite
chez moi une première émotion, un mélange d'impatience et de peur.
Impatiente de le découvrir et de le vaincre, ce fameux GR20 et
craintive quant à ma réussite...
Un
bel hôtel-restaurant nous accueille. Tiens, ça commence bien, il a
l'air très confortable ce premier gîte... mais non, c'est juste
l'accueil. On est hébergé dans une annexe, cachée derrière
l'hôtel, dans des pièces de 10 m2 pour 6.
Le
ton est donné. Où poser ses sacs avant de déballer le nécessaire
pour la nuit et d'organiser le petit sac du lendemain. Un rituel de
tous les soirs, suivi de l'aventure de la douche (quand elle est
chaude !) à la recherche de l'exploit pour suspendre ses vêtements
sans les mouiller.
Un
peu dur au début, mais notre habitude du confort et de l'hygiène
s'estompe peu à peu.
Mais
revenons sur le chemin.
Dès
le premier jour, les montées sont raides et interminables. Je me dis
parfois "plus jamais ça... !". Mes états d'âme sont vite
balayés à l'arrivée aux sommets. Des paysages à couper le souffle
(s'il en reste encore) : l'horizon à perte de vue offrant le
découpage du littoral, parfois sur les deux versants de la Corse. Au
premier plan, entre roches et caillasses, les couleurs automnales des
fougères vibrent, du vert à l'ocre et au roux. Un peu plus loin se
dressent les chaînes de montagne, tantôt aux sommets arrondis,
tantôt aux pics dentelés. Somptueux !
Je
n'oublierai pas cette sensation époustouflante, balayant d'un coup
toutes les mauvaises pensées de la montée.
Je
n'oublierai pas la sensation de liberté sur les crêtes, sautant de
rocher en rocher, dominant montagnes et vallées et bravant le vent
sous un ciel bleu azur.
Ces
doses d'adrénaline me donneront l'audace de m'aventurer sur la
variante "Alpine" dans le massif des aiguilles de Bavella,
avec des passages très techniques où l'escalade à l'aide d'une
chaîne est incontournable.
Le
chemin s'arrête à Conca. La joie et la fierté se lit sur les
visages fatigués. Aucune ampoule, aucune entorse, mais quelques
douleurs aux genoux tout de même... !
Cette
aventure n'aurait pu se faire sans la complicité de mes sept amis
randonneurs : Annie, Catherine, Josie, Nicole, Gilbert, Françoise et
Jean-Pierre. Une belle aventure humaine où régnaient respect,
entraide et bonne humeur.
Merci
à Françoise et Jean-Pierre de nous avoir guidés et accompagnés
dans nos difficultés.
Et
un merci supplémentaire à Françoise, pour l'ensemble de
l'organisation, jusqu'à la prévision d'une météo sans pluie !