Rando cinéphile au pays de Marcel Pagnol
Une superbe balade bien sympathique et assez facile nous permettant ainsi de regarder plus les paysages que nos pieds.
Nous arrivons donc au Domaine de Font de Mai, ferme et grand jardin, où l’eau et la culture de la terre sont mises à l’honneur.
Prenant la direction du vallon de Marcellin, nous tombons sur le fameux rocher où dans «le temps des secrets», le jeune Marcel aperçoit pour la 1ere fois Isabelle Cassignol, celle la même qui réduira Marcel à l’esclavage en l’obligeant, par amour, à des actes impossibles (une belle revanche pour Angèle, Arsule, Patricia, Fanny... rabaissées par la gente masculine !).
Suivant le chemin vers le col d’Aubignane nous voilà au cœur de la Pagnolie : une centaine d’hectares que la famille Pagnol possède toujours et qui, dans les années 30 auraient pu devenir «l’Hollywood Provençal » dont rêvait Pagnol , lieux toujours ouverts à tous ( et surtout aux chasseurs) de selon la volonté du cinéaste.
Sur le chemin Françoise observe «les Barres du St Esprit » (en forme de « vaisseau de guerre à trois ponts » selon Pagnol) où s’accroche les vestiges du village d’Aubignane.
Enfin, au bout du chemin, vue imprenable sur le Vallon de Passe-Temps, grand boulevard allant de Marseille au Col de (et non du) Garlaban (Pagnol considérait Garlaban comme un personnage et ne l’affublait donc pas de l’article « du »).
Là encore Françoise repère sur le territoire d’Allauch : «Tête Rouge », puis «Taoumé » et au loin les «Grottes des Pestiférés» où quelques Marseillais fuyant La Grande Peste de 1720 s’étaient réfugiés.
Rebroussant chemin nous voilà à la Ferme d’Angèle.
Et Françoise nous raconte encore quelques anecdotes pagnolesques :
Il faut savoir, qu’à cette époque les décors étaient en dur, non en carton pâte... aussi le maçon et grand ami de Pagnol, Marius Broquier, devait faire des prouesses pour acheminer à dos de mules les matériaux (même si les pierres ne manquent pas sur place).
De même pour filmer les scènes d’intérieur, des trous circulaires étaient percés dans les murs afin d’y placer les caméras lourdes de 80kg...
Les petits figurants étaient souvent choisis parmi les curieux venus voir les tournages : Pagnol avait ainsi emprunté un bébé à une maman, ce dernier étant devenu «le Bébé d’Angèle» (surnom qu’il gardera).
En rendant ledit bébé à sa maman Pagnol lui aurait prédit une belle carrière d’acteur.
De là nous prenons le Sentier Tchernia ainsi nommé en souvenir de Pierre Tchernia qui, à cause de sa forte corpulence, devait emprunter un chemin moins direct et plus long pour grimper jusqu’au Village d’Aubignane, là où se trouve le décor de Regain, une seule maison a résisté au temps, celle de Panturle.
C’est là qu’a été tournée une des scènes cultes, où Fernandel échange Arsule, (sa femme) contre un âne et un harnais que lui fournit Raimu...
Et pour filmer, les fameuses caméras de 80 kg étaient acheminées via un téléphérique !
Encore une dernière anecdote de Françoise : l’Eté, le plus grand problème de Pagnol, hormis la chaleur, était les stridulations intenses des cigales. Aussi afin que les acteurs puissent s’entendre, avant chaque tournage, on devait taper sur les troncs d’arbres pour les faire fuir...
Les cigales laissaient alors environ 20mn de répit au cinéaste.
Voilà une bien belle randonnée mais qui nous laisse un peu sur notre faim...
Nous attendons donc de Françoise.... la SUITE....
Pourquoi pas :
La Bastide Neuve sur Allauch
La Pascaline : où Pagnol écrivait
La Grotte du Grosibou
La Grotte de Manon
Et le petit village de la Treille, son cimetière où sont enterrés Pagnol, sa Famille, et ses Amis comme Lili des Bellons , le maçon Marius Broquier..... et bien sûr pouvoir se recueillir à la Fontaine où l’eau coule ou coule pas…
Ghislaine