Comme d'hab le programme n'a pas été respecté !
Mais j’avais pour cela de bonnes raisons : comme d'hab!
Les participants...la météo... le vent....le risque d'orage ... mais surtout : que nos falaises sont belles...
sans forfanteries ... les plus belles!
sans forfanteries ... les plus belles!
Il était une fois Cristalou, un petit cristal de calcite.
Il vivait sur la Vire des Immortelles entre ciel et mer, dans un endroit magique entre Cassis et La Ciotat.
Il ne savait pas qui était sa mère mais son papa était Gros qui bouge, un énorme bloc de calcite pure.
Cristalou était fier de son papa. Il le voyait, massif et costaud, fermement accroché à la falaise. Gros qui bouge n'était certes plus tout jeune et branlait un peu mais il défiait la pesanteur et comptait bien rester encore là longtemps.
Au fil des changements climatiques des saisons Gros qui Bouge avait donné naissance à une multitude de petits éclats qui s'éparpillaient autour de lui et tous formaient une grande famille. Les frères et sœurs de Cristalou ne rêvaient que d'une chose : faire le grand voyage. Ils voyaient 80 mètres plus bas l'eau bleue de la Méditerranée et se demandaient quand viendrait leur tour de pouvoir y plonger.
Gros qui bouge les mettait en garde contre l'inconnu et préférait les voir bien ancrés dans le sable et la terre. Mais le jeu favori de ces petits cristaux était de se laisser emporter par les eaux de pluie ou de s'approcher du bord dès que le mistral soufflait. Ils voyaient l'écume des vagues sur les rochers, les bateaux qui tutoyaient le rivage et les poissons nageant dans la mer. Ce monde leur paraissait étrange et fascinant et ils faisaient tout pour le rejoindre.
Mais Cristalou avait une autre idée en tête.
Son grand voyage était tout autre.
Il rêvait du monde des Hommes.
Il en voyait de temps en temps qui passaient près de lui.
Il savait qu'il n'avait rien à craindre d'eux. Maintes fois leurs chaussures l'avaient piétiné sans jamais lui faire de mal. Cristalou n'était peut être pas aussi fort que Gros qui bouge, mais en tout cas bien plus qu'un humain !
Leurs voix parlaient de choses merveilleuses et inimaginables pour les habitants de la Soubeyranne. Un monde plein de gens, d'animaux et d'objets qu'il lui tardait de connaître.
Aujourd'hui Cristalou était mitigé.
Certes c'était dimanche et Cristalou savait que le dimanche il y avait de bonnes chances que des humains passent dans le coin. Mais le temps était à la pluie et Cristalou savait aussi que les humains ne s'aventuraient pas dans les falaises par temps de pluie.
Il y avait bien une légende qui se murmurait de rocher en arbre, de fleur en caillou, de figuier de Barbarie en astrale de Marseille, de vieux messieurs qui se faisaient passer pour des gamins et escaladaient les parois sous la pluie battante en donnant des noms aux lieux qu'ils gravissaient … mais ce n'était qu'une légende. Cristalou était bien trop jeune pour avoir connu une telle époque !
Quand soudain, le vent qui parcourait la falaise propagea une nouvelle qui fit naître en lui les espoirs les plus fous.
"Ils sont là, ils sont venus, nous les avons vus !" disaient ceux d'en haut.
Pourtant ils ne devaient pas être là aujourd'hui pensa Cristalou, la dernière fois ils ont dit qu'ils allaient chez Parretti.
Cristalou sentit qu'il devait saisir cette chance. Eux seuls pouvaient l'aider, eux seuls pouvaient faire en sorte que son rêve devienne réalité : les seuls susceptibles de lui donner sa chance, les AN !
Rapidement la poussière tombée de la corniche supérieure lui confirma que la rencontre serait pour aujourd'hui.
Mais la météo était incertaine.
"Pourvu qu'ils ne pleuve pas, pourvu qu'ils ne pleuve pas." cria Cristalou.
Le bruissement du vent dans les argelas arriva jusqu'à lui. Des volutes de terre lui tournèrent autour. Dans le ciel les oiseaux planaient. Le fin ruissellement des gouttes d'eau de la cascade était comme une douce musique.
Cristalou saisit l'origine de ces évènements … et il sut enfin qui était sa mère.
"S'il te plait, Nature, aide moi, à saisir cette chance."Supplia Cristalou.
Alors le vent partit vers le large à la rencontre des nuages. Il s'enroula sur lui-même faisant un tunnel entre le ciel et la mer par lequel ceux-ci purent se vider.
Puis le soleil se mit de la partie. Il dirigea quelques uns de ses rayons directement sur Cristalou.
Le sol vibrait déjà sous le choc des pieds des humains.
Les éclats de lumière qui émanaient de Cristalou attirèrent le regard des AN.
Une tête se pencha vers lui. Des doigts le saisirent délicatement. Des yeux l'observaient avec admiration : il n'en demandait pas tant.
"Je vais le prendre pour mon petit fils" entendit il.
Cristalou comprit ce qui allait lui arriver et un indicible bonheur l'envahit.
Son cœur allait exploser de joie, il allait avoir un ami humain !
Texte et vidéo de Christian
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